ENTREPRISE Trois associés bordelais viennent de démarrer la commercialisation d’un vélo de ville de fabrication 100 % européenne
- Jean Fourche vient de démarrer la commercialisation d’un vélo de ville léger et compact.
- Après une première série de 60 vélos, la marque bordelaise espère passer rapidement à un rythme de 1.500 unités par an.
- Quelque 85 % des composants de ce vélo proviennent de France et d’Europe, et les cadres sont réalisés au Portugal, avec l’espoir de rapatrier cette production en France prochainement.
Ils se sont rencontrés dans un atelier participatif de réparation de vélos, au sein de l’écosystème Darwin, à Bordeaux. « C’est en travaillant sur nos vélos que l’on s’est rendu compte qu’ils étaient en très grande majorité asiatiques et souvent assemblés avec des composants de mauvaise qualité… », relate Benoît Maurin, cofondateur de la marque bordelaise Jean Fourche avec Maël Le Borgne et Mathieu Courtois.
Tous les trois passionnés « vélotafeurs », ils ont commencé à travailler sur ce projet de vélo « pratique, pour toute la famille » il y a deux ans et demi, dans l’objectif de relancer un savoir-faire français perdu depuis les années 1990. « C’est un vélo de ville léger et compact qui s’enfourche rapidement. Surtout, nous l’avons voulu durable puisqu’il peut s’utiliser de 1,50 m à 1,90 m. On peut donc l’acheter à l’adolescence et le conserver à l’âge adulte. Enfin, la taille de 24 pouces et les roues assez petites permettent d’avoir un centre de gravité assez bas et de charger davantage de choses. »
Entre 700 et 1.200 euros l’unité
Les premières commercialisations ont démarré en août dernier. Les commandes se font essentiellement sur Internet avec un configurateur en ligne, qui permet de rajouter des options. Le prix varie entre 700 et 1.200 euros l’unité, « et on est livré entre trois semaines et deux mois selon l’état de la pré-commande ».
« Nous avons produit une première série de 60 vélos dont une trentaine est déjà vendue, et nous espérons en produire 200 pour Noël et passer par la suite à des séries de 500, trois fois par an, uniquement en pré-commandes pour ne produire que ce qui a été vendu », détaille Benoît Maurin.
Fabrication des cadres au Portugal
Environ « 85 % de nos composants proviennent de France et d’Europe, ce qui est déjà une prouesse, insiste le cofondateur de Jean Fourche. Nos roues, nos garde-boue, notre éclairage, sont français. Pour la peinture et l’assemblage, nous travaillons avec des partenaires français, dans la région de Saint-Etienne. » Toutefois, les trois compères ont vite compris qu’ils ne pourraient pas, dans un premier temps en tout cas, fabriquer les cadres en France. « Nous aurions été trop chers au niveau de la main-d’œuvre. » Ceux-ci sont ainsi réalisés au Portugal, à partir d’aluminium extrudé sur place.
Ils gardent néanmoins l’espoir « de tisser des partenariats industriels pour faire fabriquer en France nos cadres, ce qui reste des bouts de tube découpés au laser et soudés, assure Benoît Maurin. Le problème est que les usines qui ont ces outils travaillent principalement dans l’automobile et l’aéronautique, et elles n’ont pas encore pris le virage de la mobilité douce. Mais les industriels sentent le vent tourner et sont en train de voir le potentiel du marché du vélo. C’est déjà le cas pour le vélo utilitaire, et cela va venir aussi pour le petit vélo de ville… »
La marque Jean Fourche s’imagine bien « intégrer une filière régionale autour de la mobilité douce » avec, pourquoi pas, une usine de fabrication en Nouvelle-Aquitaine.