« J’IRAI DORMIR CHEZ VOUS » Après une nuit à occuper l’enseigne strasbourgeoise de Castorama, huit élus CGT de l’entreprise voulaient remettre ça à Colmar afin de se faire entendre. Un huissier de justice a mis fin à leur action
- Huit salariés, élus CGT, de Castorama avaient entrepris de dormir dans plusieurs magasins de l’enseigne afin de réclamer des augmentations de salaire.
- Après une nuit dans le magasin proche de Strasbourg, ils ont été évacués de celui de Colmar mercredi soir.
- La direction assure sa volonté de « dialogue social ». De leurs côtés, les élus CGT indiquent à 20 Minutes que « le combat n’est pas fini ». « On va maintenant voir quelles actions on peut mener et ce sera du même niveau voire au-dessus. Mais on ne lâchera pas. »
Ils ne passeront pas leur nuit dans tous les Castorama de France. Huit élus de la CGT de l’enseigne ont quitté le magasin de Colmar (Haut-Rhin) mercredi soir. Ils avaient pourtant l’objectif d’y dormir, comme à celui de Mundolsheim (Bas-Rhin) la veille, afin de réclamer des augmentations de salaire.
« Mais à 20h30, alors qu’on s’installait, on a vu arriver un huissier de justice avec un petit sourire narquois, raconte Xavier Gaspard, délégué syndical à Strasbourg. Il nous a expliqué qu’on devait quitter les lieux sous peine de 1.000 euros d’amende par personne et par infraction. On a appelé notre avocate qui nous a dit de partir. »
200 euros d’augmentation demandés
La fin de la soirée et la nuit se sont donc déroulées à l’hôtel pour les protestataires. Avec une note réglée par la direction, d’après les éléments qu’elle a fait parvenir à 20 Minutes. « L’occupation d’un magasin pendant la nuit est une action illégale qui fait peser des risques pour la sécurité des personnes et des biens. Hier soir [mercredi], les collaborateurs concernés ont quitté le magasin de Colmar dans le calme, après avoir été informés d’une décision de justice les enjoignant à quitter les lieux. Ils ont ensuite rejoint leurs chambres d’hôtel, réservées par la direction afin qu’ils aient un lieu où dormir », y écrit-elle en insistant sur sa volonté d’aplanir la situation. « Chez Castorama, nous sommes fondamentalement attachés au dialogue social et l’occupation nocturne d’un magasin n’en est ni un moyen ni le lieu. »
Une vision que ne partagent pas les huit élus. « Il y a eu zéro dialogue social », rétorque Xavier Gaspard. « Quelques minutes avant notre évacuation, j’avais les ressources humaines au téléphone qui me proposaient juste un rendez-vous pour parler, pas pour négocier », prolonge Nicolas Euzenot, délégué syndical central CGT au sein de l’entreprise.
Les deux élus, comme ceux qui étaient encore présents jeudi matin avant de retourner dans leurs magasins respectifs, insistent : « le combat n’est pas fini ». « On va maintenant voir quelles actions on peut mener et ce sera du même niveau voire au-dessus. Mais on ne lâchera pas. » Avec, toujours, cette volonté d’obtenir « une augmentation de 200 euros net pour tous les salariés alors qu’on a eu 37 euros aux dernières négociations annuelles obligatoires [NAO]. »