En un an, la moyenne du nombre de jours télétravaillés par semaine a plus que doublé chez les salariés du privé, selon une enquête CSA pour Malakoff Humanis publiée ce mardi. Le rapport note une baisse du télétravail à 100 % depuis le mois de mai dernier.
C’est l’une des conséquences de la pandémie de Covid-19 . Si la proportion de salariés du privé en télétravail n’a quasiment pas changé depuis un an, le nombre de jours télétravaillés a lui plus que doublé. Près d’un salarié sur trois (31 %) a ainsi pratiqué le télétravail à temps complet ou partiel à la fin de l’année 2020, avec une moyenne de 3,6 jours télétravaillés par semaine. Avant la crise sanitaire, en novembre 2019, 30 % des salariés du même secteur étaient télétravailleurs, mais sur un nombre de jours réduits à 1,6 par semaine.
C’est ce qui ressort d’une enquête CSA pour Malakoff Humanis publiée ce mardi dans son quatrième « baromètre annuel » sur le télétravail depuis fin 2017. Le groupe mutualiste de protection sociale a enquêté du 9 au 31 décembre via internet ou par téléphone auprès d’échantillons représentatifs de 1.280 salariés et 300 dirigeants d’entreprises d’au moins dix salariés du secteur privé.
Baisse du télétravail à 100 %
Les chiffres du mois de décembre font ressortir une moyenne particulièrement élevée de jours télétravaillés par semaine, note le rapport. Au moment où l’enquête a été réalisée, « on est dans une situation encore exceptionnelle, non pas en nombre de salariés qui télétravaillent » (après 39 % en avril et 41 % en mai), « mais en nombre de jours » télétravaillés, analyse Anne-Sophie Godon, directrice innovation chez Malakoff Humanis à l’AFP.
D’une manière générale, du printemps à l’hiver 2020, le télétravail à 100 % a diminué. Alors que le gouvernement multiplie les appels à télétravailler , et met la pression aux employeurs pour faire respecter ce mode de travail, le télétravail à temps complet concernait plus de la moitié des salariés en mai (52 %), et seulement 45 % d’entre eux en décembre, soit 14 % du total des salariés.
La cote du télétravail s’effrite
Après des mois de télétravail imposé, la satisfaction à l’égard de ce mode de travail « a baissé, mais demeure élevée », selon l’étude. D’un score de « 8/10 fin 2019 », la note de satisfaction est tombée à « 7,2/10 en décembre ». Elle avait glissé jusqu’à « 6,9/10 en avril, lors du premier confinement ». Pour plus de la moitié des salariés (56 %) et des dirigeants d’entreprise (52 %), la semaine idéale devrait compter « un à trois jours de télétravail ».
Toutefois, la cote du télétravail s’est effritée parmi les managers : 50 % y étaient favorables en décembre, contre 54 % fin 2019. Chez les salariés, plus d’un quart (26 %) signalait en décembre un impact négatif du télétravail sur leur santé physique et psychologique. Avec l’instauration mi-janvier du couvre-feu à 18h, « on risque de voir une nouvelle dégradation de la santé physique perçue par les salariés, déjà beaucoup plus sédentaires en télétravail », relève Anne-Sophie Godon.