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Crédit immobilier : le robinet est grand ouvert

Les banques se livrent une guerre féroce pour conserver leurs clients, et les taux des crédits immobiliers n’ont jamais été aussi bon marché.

Apeine trois semaines d’attente et le verdict est tombé : ce sera un grand oui de la banque. Ce couple de quadras parisiens n’a pas attendu longtemps pour dégoter un prêt de 400 000 euros sur vingt ans… Au taux incroyable de 0,9 % !

Leur dossier n’avait pourtant rien d’exceptionnel. A eux deux, ils totalisent 4 500 euros net de revenus chaque mois. Mais leur banque n’avait nullement l’intention de les laisser partir à la concurrence. Alors elle a concédé quelques pourcents sur l’offre de taux officielle, et la négociation n’a même pas eu lieu. « Des cas comme celui-là, on en voit passer des dizaines depuis le début de l’année », confirme Maël Bernier, la directrice des études de Meilleurtaux.com. Jamais les conditions d’emprunt n’ont été aussi favorables. Mieux encore qu’en 2016, lorsqu’elles avaient atteint un point bas historique.

Des taux d’emprunt historiquement bas

« Il y a encore trois mois, pour un crédit d’une durée de vingt ans, il fallait compter avec un taux de 1,1 %. Aujourd’hui, beaucoup de dossiers passent sous la barre de 1 % », confirme le directeur d’une agence d’un grand réseau national. De fait, le coût du crédit a été divisé par 5 en l’espace de dix ans, et par 2 en cinq ans seulement. Conséquence : la capacité d’emprunt des Français a bondi de 40 % en une décennie, d’après les calculs de Meilleurtaux.com. « Et encore, les conditions affichées dans les agences ne prennent pas en compte les ristournes qu’un bon client peut obtenir s’il s’engage à domicilier le versement de son salaire et tous ses comptes d’épargne dans la banque », commente Philippe Taboret, le directeur de Cafpi.

Pour les établissements de crédit, l’immobilier reste le meilleur outil pour se construire une clientèle captive, et ils se livrent une guerre féroce. Or, cette situation de taux d’intérêt inédite pourrait bien durer. Contre toute attente, les rendements des obligations d’Etat à dix ans – la référence pour la fixation des taux des crédits immobiliers – ont reflué cet hiver. Et ce malgré un climat social délétère et la dégradation des comptes publics après la rallonge de 10 milliards de dépenses évoquées au début de la crise des gilets jaunes. Surtout, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne a annoncé il y a quelques jours que sa politique de taux zéro perdurerait au moins jusqu’à la fin 2019. En clair, le robinet du crédit devrait rester largement ouvert.

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