Accueil Finance et Marchés En baisse en 2020, le surendettement en France pourrait repartir en 2021

En baisse en 2020, le surendettement en France pourrait repartir en 2021

Le surendettement a nettement reculé en France l’an passé pendant la pandémie de Covid-19, un reflux en partie dû aux aides gouvernementales mais qui cache sans doute un retard dans le traitement de certains dossiers, nourrissant des craintes d’une reprise en 2021.

Le surendettement a nettement reculé en France l’an passé pendant la pandémie de Covid-19, un reflux en partie dû aux aides gouvernementales mais qui cache sans doute un retard dans le traitement de certains dossiers, nourrissant des craintes d’une reprise en 2021.

2020 restera ainsi « une année atypique quant au nombre de dossiers déposés », a résumé la Banque de France à l’occasion de la publication mardi de son rapport annuel sur le sujet.

Au total, 108.731 situations ont été soumises aux secrétariats des commissions de surendettement en France métropolitaine, soit 24% de moins qu’en 2019, montre le rapport, précisant que l’essentiel des situations remontées ont été considérées recevables.

Plus particulièrement, le nombre de nouvelles situations de surendettement, qui fournissent selon la Banque de France la véritable tendance de ce phénomène, a également été en repli.

L’institution monétaire a en effet recensé quelque 60.000 « primodépôts », soit le niveau le plus faible depuis le milieu des années 1990.

Ainsi, l’endettement global contracté par l’ensemble des ménages surendettés dont la situation a été jugée recevable s’est élevé l’an passé à 4,8 milliards d’euros, un chiffre là encore en recul de 20% sur un an, en lien avec la baisse du nombre de dossiers.

Diminution « exceptionnelle »

« Si la diminution du nombre de dossiers déposés est une tendance constatée depuis plusieurs années, celle enregistrée l’an passé est exceptionnelle par son ampleur », souligne la Banque de France.

En cause? Un très fort reflux du nombre de dossiers présentés durant la première période de confinement de mars à fin mai. Passé cette période, les chiffres ont eu tendance à revenir progressivement à la normale, avant de replonger à nouveau en octobre et en novembre.

Certaines raisons de ce reflux sont clairement identifiées: retards dans l’acheminement du courrier, fermeture de nombreuses structures d’aide sociale, forte réduction de la consommation et nécessité, sans doute, pour la plupart des ménages, de faire face à un changement brusque et radical de leur mode de vie, égrène le rapport.

Ce qui explique que « les particuliers ont pu rencontrer des difficultés matérielles dans leurs démarches pour préparer leurs dossiers », pointe la Banque de France.

En parallèle, différentes mesures d’aides gouvernementales « ont visé à pallier les difficultés financières des ménages ou à prévenir une remontée du surendettement », tandis que dans le même temps, « les établissements de crédit ont adopté une politique accommodante vis-à-vis de leurs clients sollicitant le report de certaines mensualités de remboursement », est-il ajouté.

Progression en vue

Toutes ces mesures « ont sans nul doute contribué à contenir le surendettement, y compris au second semestre 2020, expliquant l’absence de rattrapage après la chute des dépôts de dossiers au printemps », détaille le rapport.

Ceci étant, le caractère limité dans le temps de ces mesures, les effets retardés de la crise sur l’emploi, le niveau élevé de l’endettement des ménages, ainsi que la hausse des dépôts de dossiers observée en décembre 2020, « rendent probable une reprise du surendettement dans le courant de l’année 2021 », met en garde la Banque de France.

Fin décembre, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir avait d’ailleurs appelé l’Union européenne à obliger les banques à proposer plus rapidement des mesures de restructuration à leurs clients, face à une augmentation attendue en 2021 des défauts sur les crédits à la consommation.

Dans le détail, la structure globale de l’endettement en France est restée largement inchangée en 2020 par rapport aux années précédentes : les dettes liées au crédit à la consommation représentent 37% du total, celles liées au crédit immobilier 34%, le reste étant constitué d’autres dettes diverses.

Comme constaté les années précédentes, il apparaît que les personnes surendettées sont souvent des adultes isolés ou des femmes cheffes de famille monoparentale.

En outre, un quart des personnes surendettées sont au chômage et un peu plus de la moitié des personnes vivant dans un ménage surendetté ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, contre 15 % de la population française.

D’où une surreprésentation des employés, des ouvriers et des personnes sans activité professionnelle par rapport à leur part dans la population française.

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