RECOUVREMENT L’augmentation est notamment due aux nombreuses plaintes déposées pour fraude au fonds de solidarité
C’est trois fois plus qu’en 2020 ou en 2019. L’administration fiscale a indiqué mardi avoir transmis plus de 4.100 dossiers de fraude à la justice l’an dernier. L’augmentation est notamment due aux nombreuses plaintes déposées pour fraude au fonds de solidarité.
Sur les 4.168 dossiers transmis à la justice l’an dernier – contre 1.489 en 2020 et 1.826 en 2019 – plus de 2.500 ont concerné des fraudes à ce dispositif de soutien aux entreprises mis en place pendant la crise sanitaire, selon le rapport d’activité de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) publié mardi.
Un trou de 67 millions d’euros
L’administration fiscale ne transmet à la justice que les cas de fraudes les plus importants, et a « identifié plus de 4.000 dossiers à ce jour », qui pourraient faire l’objet d’une transmission, a indiqué le directeur général des finances publiques Jérôme Fournel en présentant ce bilan à la presse.
Fraudes de plus de 100.000 euros
Hors fonds de solidarité, 1.626 dossiers de fraude fiscale ont été transmis à la justice par l’administration fiscale, soit 9 % de plus qu’en 2020 mais encore 10,9 % de moins qu’en 2019, avant la crise.
L’assouplissement du « verrou de Bercy », instauré par la loi anti-fraude de 2018 et qui oblige le fisc à transmettre à la justice les faits de fraudes supérieures à 100.000 euros, a toutefois entraîné un bond des dénonciations obligatoires sans avis de la Commission des infractions fiscales (CIF), qui ont atteint 1.217, contre 823 en 2020 et 965 en 2019.
Plus de 10 milliards d’euros récupérés
Dans une logique de vases communicants, les plaintes transmises après avis favorable de la CIF ont baissé à 286 (contre 823 en 2020 et 965 en 2019). Par ailleurs 45 dossiers ont été transmis à la « police fiscale », le service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF) créé également par la loi de 2018, soit quatre de plus qu’en 2020 et 2019.
Au total, l’État a récupéré l’an dernier 10,7 milliards d’euros à la suite des contrôles fiscaux, presque autant qu’en 2019 où ils avaient atteint un record (11 milliards).