Le tribunal de commerce de Grenoble a tranché. Vendredi, les juges ont choisi la coopérative Intersport pour reprendre le groupe en difficulté Go Sport, jugeant son offre meilleure que celle de son principal concurrent Frasers-Sports Direct.
Le tribunal a ainsi suivi « l’avis unanime du parquet, des créanciers et des salariés », souligne le procureur adjoint François Touret de Coucy dans un communiqué. Selon lui, Intersport s’engage à reprendre « 72 magasins correspondant à 90 % des emplois », pour un prix de 35 millions d’euros, contre 10 millions proposés par son rival.
« Nous nous réjouissons de cette décision et de cette issue favorable pour l’avenir de Go Sport et de ses salariés », a commenté dans un communiqué le propriétaire actuel, le groupe Hermione People Brand (HPB), une des filiales de l’empire de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, en pleine tourmente financière et judiciaire.
Pour l’exécutif, la reprise est « une bonne nouvelle »
Les offres d’Intersport France et de Frasers étaient apparues dès le début comme les mieux placées pour l’emporter face à celles des autres candidats, qui n’ont proposé que des reprises partielles de ses actifs et de ses salariés. « Go Sport nous ressemble, avec pour ADN la randonnée, le ski, le vélo… et des profils de collaborateurs similaires. Et nous avons une complémentarité géographique : là où Intersport est faible, Paris et la région parisienne, Go Sport a un maillage fort. Et Go Sport est plutôt absent des zones, en province, où on est très forts », avait expliqué le PDG d’Intersport Jacky Rihouet à l’AFP en mars.
Le choix d’Intersport pour la reprise de Go Sport est une « bonne nouvelle » qui garantit l’emploi de « plus de 1.400 salariés sur 1.580 », a déclaré vendredi le ministre de l’Industrie Roland Lescure, selon lequel la priorité est « d’accompagner les salariés qui ne seront pas repris ». « Malgré cette bonne nouvelle qui permet de trouver une solution pour la quasi-totalité des salariés, tous n’ont pas pu être repris. La priorité pour nous est aujourd’hui d’accompagner les salariés qui ne seront pas repris, afin de faire en sorte que chacun et chacune puisse retrouver un emploi au plus vite », a déclaré le ministre dans un bref communiqué, diffusé après l’annonce de la décision du tribunal de Commerce.