Rien ne va plus pour le Comptoir des Cotonniers et Princesse Tam Tam. Les marques, détenues par le géant japonais de l’habillement Fast Retailing, s’apprêtent à fermer des points de vente en France et à procéder à des suppressions de postes, assure mercredi la CGT. Une information également donnée par la direction du groupe. Toutefois, les deux parties ne s’accordent pas sur le nombre de boutiques concernées.
La marque Comptoir des Cotonniers, fondée en 1995 dans la région toulousaine et rachetée en 2005 par Fast Retailing, est présente dans plusieurs régions du monde, mais majoritairement en France, où elle emploie 517 personnes et exploite 191 points de vente.
Bataille de chiffres
« Malgré les très bons résultats de Fast Retailing monde, la direction de Comptoir des Cotonniers souhaite fermer 74 magasins dont la totalité des boutiques implantées dans les Printemps et Galeries Lafayette : 40 % des effectifs sont concernés par le plan social (soit 217 postes supprimés à cette date) », avance la fédération Commerce Services du seul syndicat présent dans l’entreprise.
La direction de l’entreprise a, elle, indiqué avoir présenté le 8 février aux instances représentatives du personnel des deux marques, « un plan consistant à fermer en France, entre 2021 et 2022, 24 magasins Comptoir des Cotonniers et 7 magasins Princesse Tam Tam, ainsi que l’ensemble des corners/points de vente en grands magasins ». Soit cinquante points de vente pour la première marque et une vingtaine pour la seconde. Selon la déléguée syndicale CGT Nathalie Michel, la direction a fixé la fin des négociations au 11 mai.
Une source proche du dossier a précisé que 68 emplois étaient aussi menacés au sein de Princesse Tam Tam, ce que la direction n’a pas confirmé. Les syndicats n’étaient pas joignables sur ce sujet mercredi soir.
« La situation n’a cessé de s’aggraver »
« Les marques Comptoir des Cotonniers et Princesse Tam Tam connaissent des difficultés depuis plusieurs années et malgré les efforts déjà réalisés, la situation n’a cessé de s’aggraver », déclare de son côté la direction dans son communiqué. « Toutes deux sont très fortement impactées par la crise du marché de l’habillement et ont été fortement touchées par les bouleversements sociaux et sociétaux à répétition de ces dernières années ».
Mi-janvier, le mastodonte japonais du prêt-à-porter, très implanté en Asie, a confirmé ses prévisions pour son exercice 2020-2021 commencé le 1er septembre et table sur un bénéfice net annuel de 1,3 milliard d’euros, en progression de 82,6 %. Ses grands rivaux mondiaux comme l’Espagnol Inditex (Zara) et le Suédois H & M souffrent davantage en raison de leur plus grande implantation en Europe, où des restrictions plus dures face au Covid-19 sont appliquées.