Alors que le ministère de l’économie se targue d’avoir réduit de 45 milliards les impôts des Français (ménages et entreprises) de 2018 à 2021, l’idée de taxer les plus riches pour faire face à la crise causée par l’épidémie de Covid-19 continue d’imprégner le débat public. Déterminé à en finir avec le « matraquage fiscal » qui avait été reproché à François Hollande, le gouvernement Macron a remplacé, en début de mandat, le très symbolique impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par un impôt sur la fortune immobilière (IFI), et une « flat tax » (un impôt à taux unique) sur les dividendes a été mise en place.
Au Parlement, l’opposition de gauche ne cesse depuis des mois de rappeler l’urgence de rétablir l’ISF ou de créer une contribution exceptionnelle ponctionnée sur les plus grandes fortunes. Les députés du Parti socialiste (PS) avaient déjà profité de la sortie du premier confinement en 2020 pour reprendre leurs propositions de rétablissement de l’ISF et d’une « flat tax ».
Exacerbation des inégalités
Les plans d’urgence qui se succèdent et les aides exceptionnelles accordées secteur par secteur sont l’occasion de le répéter à nouveau : « Les 100 personnes les plus riches détiennent plus de la moitié des richesses de l’humanité. Ce n’est plus tenable. Il faut une taxation des bénéficiaires de la crise que sont les GAFA et la grande distribution », explique Olivier Faure, premier secrétaire du PS.
Pour le député de Seine-et-Marne, il faut aussi revoir l’échelle des rémunérations et limiter leur écart de 1 à 20 : « Comment accepter des différences de revenus de 1 à 300 après avoir pleuré sur le sort des infirmières et des éboueurs ? », insiste-t-il. Le PS souhaite relancer le projet de directive instaurant une taxation des revenus spéculatifs : « Cela permettrait que nous n’ayons pas à rembourser la dette européenne. »