TRANSFORMATION Lundi, le groupe Lagardère a confirmé qu’il envisageait de se transformer en société anonyme
Arnaud Lagardère veut « une continuité du management »
« Est-ce que ce sera pour toujours ? Peut-être pas, je ne sais pas. (…) Ce sera un nouveau groupe, avec un nouveau conseil d’administration. Il y aura des discussions », a-t-il ajouté. Le statut de commandite par actions le rend de facto indéboulonnable bien qu’il ne possède que 7 % des actions du groupe, en échange d’une responsabilité illimitée sur ses biens propres des dettes de l’entreprise. Arnaud Lagardère a également dit qu’il souhaitait que l’accord négocié notamment avec Vincent Bolloré (Vivendi) et Bernard Arnault (groupe Arnault) permette « une continuité du management ».
Selon des informations de presse, à ce stade des négociations, il aurait accepté de renoncer à son statut protecteur en échange d’un poste de PDG jusqu’en 2026 et l’équivalent d’environ 200 millions d’euros en nouvelles actions. Le groupe Lagardère a perdu au premier trimestre un tiers de son chiffre d’affaires qui tombe à 905 millions d’euros, entraîné par sa branche de distribution dans les lieux de transport (boutiques Relay) très affectée par la troisième vague de la pandémie de Covid-19 en Europe et dans le monde.
Les revenus de l’édition en hausse
Le chiffre d’affaires de cette activité s’effondre de 57,6 % à 341 millions d’euros, malgré une croissance en Chine et une reprise sur les vols domestiques aux Etats-Unis. Les revenus de l’édition (Hachette) progressent en revanche de 11,6 % à 509 millions d’euros, bénéficiant selon le groupe de l’attrait pour la lecture dans un contexte de fermeture des lieux culturels. Parmi les autres activités, qui affichent une baisse de 8,3 % à 55 millions d’euros, le pôle médias (le JDD, Paris Match, Europe 1, Virgin Radio, RFM et la licence Elle) est en repli de 3,5 %, tandis que l’activité des salles de spectacles est quasiment à l’arrêt.
Vincent Bolloré, aux manettes de Vivendi entré au capital de Lagardère il y a un an et devenu depuis son premier actionnaire, ne cachait pas ces derniers temps son intérêt pour la radio Europe 1 et pour des activités de Hachette, tandis que Bernard Arnault était réputé intéressé par les journaux le JDD et Paris Match, voire par le réseau de boutiques dans les gares et aéroports.