JUGEMENT La responsabilité prêtée aux chômeurs eux-mêmes est en forte hausse et dépasse celle des entreprises
Un Français sur deux considère que les chômeurs sont en partie responsables de leur situation. Le regard de l’opinion publique sur les demandeurs d’emploi ne cesse ainsi de se durcir, selon un baromètre Unédic * publié ce mercredi. Selon cette étude réalisée par Elabe, le chômage est toujours, aux yeux des Français, avant tout causé par les évolutions de la société. Mais à 59 %, ce facteur recule de 6 points par rapport à la dernière édition du baromètre, réalisée en septembre 2021.
Et la responsabilité prêtée aux chômeurs eux-mêmes est en forte hausse (50 %, +7), selon l’étude. Elle dépasse celle des entreprises (45 %, -2). Dans le même temps, la perception de demandeurs d’emploi « victimes » d’une situation davantage subie que choisie demeure majoritaire (72 %) mais recule de trois points.
Culture du « soupçon »
En parallèle, dans un contexte de fortes tensions de recrutement, le « soupçon » à l’égard des demandeurs d’emploi progresse. Une majorité des personnes interrogées (60 %) estime que s’ils rencontrent des difficultés, c’est parce qu’ils ne font pas de concession dans leur recherche d’emploi, et qu’ils ne veulent pas risquer de perdre leur allocation-chômage (57 %, +2).
Un durcissement ressenti par les chômeurs
Pour 56 % des Français, « un chômeur est forcément quelqu’un qui touche une allocation, alors que l’assurance chômage indemnise 2,5 millions d’allocataires, soit une fraction de l’ensemble des 6,5 millions de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues », indique l’étude.
Les demandeurs d’emploi ressentent ce durcissement de l’opinion. Invités à décrire spontanément ce que, d’après eux, les Français pensent des chômeurs, plus de la moitié (52 %, +7) cite un terme péjoratif (fainéant, profiteur, assisté, fraudeur, etc.). Cet élément a progressé de 13 points depuis le premier volet du baromètre en mars 2020.