- Amazon souhaitait bâtir un entrepôt de 185.000 m2 sur la commune de Montbert.
- La communauté de communes, qui défendait vigoureusement le projet, préfère renoncer au regard des difficultés.
Annonce surprise, ce lundi matin. La communauté de communes de Grand-Lieu fait savoir qu’elle renonce officiellement au projet d’implantation d’une importante base logistique d’Amazon sur la commune de Montbert, au sud de Nantes. Les négociations entre les deux parties sont définitivement interrompues. Le géant américain a été informé de cette décision.
« Malgré l’intérêt du projet et, notamment, une création d’emplois importante, les élus communautaires ont, au fur et à mesure, constaté les difficultés du projet et particulièrement l’accumulation de contraintes techniques et juridiques décalant largement le calendrier initial. Au mieux, le centre logistique n’aurait pu sortir de terre qu’à partir de 2025, une date très éloignée du projet initial, ce qui le fragilisait pour l’ensemble des acteurs », justifie la communauté de communes de Grand-Lieu, qui négociait l’arrivée d’Amazon depuis plus d’un an.
Une vive opposition
Le site retenu était celui de l’ancien hôpital psychiatrique de Montbert, aujourd’hui en friche. Le géant du e-commerce voulait y installer une plateforme logistique automatisée de 185.000 m2, soit l’une de ses plus grosses en France. Le projet faisait l’objet de vives oppositions portant sur les conditions environnementales, les emplois précaires et le modèle économique d’Amazon. Plusieurs manifestations d’un collectif d’associations et d’élus, réunis autour du slogan « Pas d’Amazon dans ma zone », ont été organisées depuis un an.
Malgré les critiques, Johan Boblin, président de la communauté de communes de Grand-Lieu, avait défendu ardemment le projet. Pour lui, l’abandon est aujourd’hui une « décision difficile, mais c’est avant tout une décision de sagesse ». « Initié, en pleine crise Covid, le projet Amazon nous est naturellement apparu positif. Les 185.000 m2 d’entrepôt permettant une reconversion intelligente de l’ancien site hospitalier, sans artificialisation des sols, avec la création de 1.000 emplois en perspective. Malgré tout, nous avons considéré que les conditions du dossier avaient fondamentalement évolué. » La collectivité se réoriente désormais vers « de nouvelles demandes d’implantations d’entreprises régionales et nationales ».
Sollicité, le collectif Stop Amazon 44 se réjouit d’une « victoire symbolique ». « Ça montre une nouvelle fois qu’une mobilisation des citoyens permet d’obtenir des résultats », se félicite Guillaume Erceau, porte-parole d’Attac 44, membre du collectif. Ce dernier appelle toutefois à la « vigilance » dans la mesure où Amazon est à la recherche d’un site pour une grande plateforme dans l’ouest de la France. « Ni ici, ni ailleurs, ça reste notre mot d’ordre ».