Fasciné par le monde mystérieux des odeurs depuis votre enfance, vous rêvez de composer parfums et eaux de toilette. Toutefois, après quelques essais à l’aveugle et mélanges infructueux réalisés dans votre salle de bains, vous avez dû vous rendre à l’évidence : le métier de « nez » ne s’improvise pas.
Heureusement, celui-ci n’est pas accessible qu’aux quelques rares individus disposant d’un don olfactif exceptionnel, mais peut être appris grâce à une formation certes exigeante, mais qui demande avant tout de la motivation, de la détermination et de l’entraînement. Voici le parcours à suivre.
Une profession aux multiples facettes
Le métier de parfumeur-créateur consiste à concevoir de nouvelles odeurs. En dehors des grands noms de la parfumerie de luxe connus de tous, il existe une myriade de petites entreprises de niche et d’autres structures au sein desquelles un nez peut exercer. Il est ainsi possible de travailler auprès des fabricants de matières premières olfactives (qu’elles soient naturelles, comme les huiles essentielles, ou synthétiques), en interne pour une maison de parfumerie ou encore pour une agence chargée de composer des jus pour l’industrie chimique ou cosmétique.
Un nez pourra être amené à créer des eaux de toilette, mais aussi des senteurs pour un gel douche, des crèmes de beauté, des produits d’entretien, des bougies parfumées, de la lessive… En général, le futur compositeur-parfumeur commence sa carrière comme évaluateur, contrôleur qualité ou junior parfumeur. Côté rémunération, comptez environ 2.000 euros bruts par mois pour un débutant, et de 4.000 à 10.000 euros pour un nez expérimenté, sans compter les primes.
Un bagage scientifique indispensable
S’il peut être amené à se rendre sur les sites de production des matières premières naturelles (plantes, fleurs) et synthétiques ou à rencontrer des clients afin de discuter de la conception de nouvelles senteurs, au quotidien, le créateur-parfumeur travaille essentiellement en laboratoire. Mieux vaut donc vous orienter dès le lycée vers un baccalauréat spécialité physique-chimie, puis obtenir une licence de chimie, dans la mesure où de solides connaissances dans cette matière sont nécessaires avant d’essayer d’intégrer une formation spécialisée.
Vous pouvez maîtriser les notions fondamentales de la chimie organique en vous inscrivant en licence dans l’université de votre choix ou dans une formation équivalente bac + 2 (BTS, DUT), puis terminer en troisième année par une licence professionnelle de chimie Formulation parcours parfums, arômes et cosmétiques.
Des écoles d’excellence
Une fois votre licence en poche, vous pourrez tenter d’intégrer une université préparant un diplôme lié à l’olfaction (master professionnel de chimie Formulation et évaluation sensorielle de la parfumerie ; master professionnel en Sciences et techniques spécialité arômes, parfums et cosmétique ; master professionnel de chimie Formulation, analyse, qualité…), ou bien un établissement privé spécialisé.
Deux institutions prestigieuses émergent du lot : l’ISIPCA, l’Institut supérieur international du parfum, de la cosmétique et de l’aromatique alimentaire, fondé en 1970 par des membres de la famille Guerlain et ayant eu sur ses bancs de nombreux nez célèbres, et l’École supérieure du parfum, qui a vu le jour en 2011 et possède trois campus situés à Paris, Versailles et Grasse. Dans tous les cas, il est essentiel de multiplier les expériences professionnelles à travers des stages ou de l’alternance car elles sont très formatrices et vous ouvrent des débouchés là où les opportunités de travail peuvent être rares.