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Paris : La ruée vers les scooters électriques à l’heure du stationnement payant

ROULER AU VERT Les ventes de scooters électriques ont été boostées ces derniers mois et des pénuries sont à prévoir

  • Depuis le 1er septembre 2022, les motos et scooters thermiques doivent payer leur stationnement dans la capitale, alors que la gratuité est appliquée pour les deux-roues électriques.
  • Les ventes de scooters électriques ont été multipliées par cinq depuis quelques mois, les Parisiens ayant anticipé la mesure.
  • Forte demande soudaine, longs délais de livraison, difficultés à stocker… Des pénuries sont d’ores et déjà constatées.

Le 1er septembre a marqué le début du stationnement payant pour l’ensemble des deux-roues thermiques à Paris, alors que la gratuité est encore appliquée pour les électriques. Une situation qui pourrait s’étendre à d’autres grandes villes du pays, précise Grégory Coillot, PDG et fondateur de Volt, start-up spécialisée dans la mobilité électrique. « A Nantes et à Montpellier – entre autres –, les mairies réfléchissent à interdire le parking pour les deux roues thermiques, ou le rendre payant, pour des raisons sonores et environnementales », explique-t-il. Les Parisiens, eux, y ont donc déjà droit.

Et ce n’est pas sans ravir les vendeurs de scooters électriques, qui voient toujours plus de nouveaux clients pousser la porte de leurs magasins. Mais y aura-t-il un engin pour tout le monde ? 20 Minutes a posé la question à des professionnels du secteur.

La demande explose

L’entrée en vigueur de ce stationnement payant dans la capitale était initialement prévue pour janvier 2022. Si bien que les commandes de scooters électriques avaient déjà commencé à grimper en amont. « Mais la réforme a été retardée pour des raisons électorales », indique Emmanuel Combelles, PDG et fondateur de l’enseigne GreenMotorShop, qui compte deux magasins à Paris. « Les clients sont donc venus annuler leur achat et ont indiqué qu’ils reviendraient l’été suivant », poursuit le chef d’entreprise.

C’est en effet en 2022 que les scootéristes se sont donnés à nouveau rendez-vous. « On a été surpris par l’accélération soudaine des ventes, que l’on aurait pensée plus progressive », explique Grégory Coillot. Elle s’est fait ressentir « durant les congés d’été, en juin/juillet », d’après Emmanuel Combelles. Les ventes ont été « multipliées par 5 ou 6 », précise le PDG de Volt, selon qui 100.000 scooters électriques auraient été immatriculés cette année.

Le phénomène est même exacerbé chez les magasins qui commercialisent leur propre marque, notamment chez RoulezEcolo. « Nos ventes ont augmenté de 100 % », affirme Aubry Noirjean, son président. Implantée en Bretagne, l’entreprise a anticipé la hausse de la demande parisienne, et leurs scooters « Lycke » seront disponibles d’ici à trois mois dans un nouveau point de vente dans le 15e arrondissement.

Les stocks en souffrance

Mais avec autant de ventes en si peu de temps, le stock suit-il ? L’enseigne GreenMotorShop, qui propose aussi bien des scooters électriques équivalent 50 cm3 que 125 cm3, connaît des ruptures de stock. « Cela concerne 40 % des références que nous proposons », explique Emmanuel Combelles. Certaines « reviennent plus vite que d’autres », comme les scooters de la marque Niu, car l’entreprise « est un très gros importateur dans toute l’Europe », ajoute-t-il. En revanche, la marque Super Soco est par exemple plus impactée.

Chez RoulezEcolo, « les modèles phares sont en précommande, car les pénuries sont régulières ». Le stock est quant à lui moins problématique chez Easy-Watts, marque de scooters électriques en lien avec la Chine. « Nous avons une relation en direct avec l’usine, nous ne sommes pas inquiets », assure Pierre Hinault, son directeur commercial.

Des délais de livraison rallongés et des scooters plus cher

Mais pourquoi de telles pénuries ? Parce qu’en plus d’une hausse rapide des ventes, les cycles de réapprovisionnement sont longs. « Il faut compter 3 à 4 mois à partir de la commande », explique Grégory Coillot. De son côté, Pierre Hinault (Easy-watts) admet que les délais de livraison ont augmenté à cause « de la pénurie de composants et de l’accélération du transport maritime ». Sans compter « la place au sol que prennent des scooters une fois arrivés dans l’entrepôt, selon le PDG. Aucun professionnel du secteur ne peut stocker autant ».

Et si les délais de livraison sont rallongés, les prix subissent eux aussi des augmentations de tous les côtés. Aubry Noirjean (RoulezEcolo) rappelle que le coût du transport maritime a fortement augmenté depuis la pandémie. Conséquence : « Même si on essaye de les stabiliser, nos tarifs ont augmenté de 20 % depuis 2021 », reconnaît-il.

 

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