PILULE AMÈRE – Entre les revers de son projet de vaccin anti-Covid et le licenciement de centaines de chercheurs en France, l’annonce de ses excellents résultats financiers et du dividende promis à ses actionnaires passe mal.
Les déboires de son vaccin anti-Covid n’ont pas entamé les résultats de Sanofi. Fort d’une envolée de son bénéfice net l’an dernier, le géant pharmaceutique français a décidé de gâter ses actionnaires… et déclenché belle polémique. Eux vont toucher 3,20€ de dividende par action, une légère hausse par rapport à l’année dernière – où il était de 3,15€ – mais une hausse qui ne passe pas, auprès des salariés, et de nombre de politiques. Plus que le principe, c’est surtout le timing qui bloque.
Pour expliquer le versement du dividende, Sanofi fait valoir des résultats financiers très positifs. La division vaccins du laboratoire affiche ainsi des ventes en hausse de 9%, à six milliards d’euros. Surtout, les finances de l’entreprise ont bénéficié en 2020 de la vente d’une partie de ses actions Regeneron, la biotech américaine qui a développé le traitement anti-Covid utilisé par Donald Trump. De quoi permettre à l’entreprise d’afficher 12,3 milliards d’euros de bénéfice net en 2020, en progression de près de 340% sur 2019. Sur cette somme, 4 milliards vont être redistribués sous forme de dividendes.
Pour les actionnaires, le dividende en hausse vient aussi compenser la baisse du cours de l’action Sanofi. Cotée à 80 euros aujourd’hui, elle en valait 89 il y a un an. Surtout, elle avait connu plus de 20% de hausse entre 2019 et 2020. L’entreprise avance également le fait que les dividendes ne profite pas qu’aux investisseurs, 90% des salariés de Sanofi étant aussi actionnaires du groupe.