On n’avait pas vu ça depuis la seconde guerre mondiale. L’économie française a subi une récession massive en 2020, sous le coup de l’épidémie de Covid-19, avec une chute du produit intérieur brut (PIB) de 8,3 %, selon une première estimation publiée vendredi 29 janvier par l’Insee.
Cette estimation est toutefois moins mauvaise que ce qu’anticipait l’institut. L’Insee prévoyait en effet un plongeon du PIB d’environ 9 %, mais l’économie française a mieux résisté au deuxième confinement, à l’automne, avec un recul du PIB de 1,3 % sur le seul dernier trimestre, pénalisé surtout par la chute de la consommation des ménages, tandis que l’investissement et le commerce extérieur se sont redressés.
Le gouvernement tablait, quant à lui, sur une chute du PIB de 11 % en 2020, même si le ministre de l’économie reconnaissait qu’il s’agissait d’une prévision prudente. Durant ce deuxième confinement, la perte d’activité a été « bien plus modérée que celle constatée lors du premier confinement de mars-mai 2020 », et sur le dernier trimestre le PIB « est inférieur de 5 % à son niveau un an auparavant », souligne l’Insee.
Chute de la consommation des ménages
La consommation a ainsi de nouveau baissé « fortement », de 5,4 % sur la période, en raison des fermetures de commerces, après un rebond de 18,2 % au trimestre précédent. A l’inverse, l’investissement a poursuivi sa reprise, en hausse de 2,4 %. Par ailleurs, les exportations (+ 4,8 %) ont augmenté plus que les importations pour le deuxième trimestre consécutif (+ 1,3 %), ce qui fait que le commerce extérieur contribue positivement à l’évolution du PIB au dernier trimestre.
Après une croissance de 1,5 % en 2019, l’une des plus importantes de la zone euro, l’année 2020 sera celle d’une récession record pour la France depuis la seconde guerre mondiale. L’épidémie de Covid-19, en poussant le gouvernement à stopper ou à restreindre fortement l’activité économique pour endiguer les contaminations, s’est notamment traduite par une chute de la consommation des ménages de 7,1 % sur l’ensemble de l’année.
L’investissement a, de son côté, reculé de 9,8 %, quand les exportations ont plongé de 16,7 % et les importations de 11,6 %, au cours d’une crise qui a fortement perturbé les échanges commerciaux.