Accueil Économie Renault a enregistré une perte historique de 8 milliards d'euros en 2020

Renault a enregistré une perte historique de 8 milliards d’euros en 2020

Le constructeur automobile s’attend encore à une «année difficile», malgré une embellie ces derniers mois.

Après des pertes abyssales au premier semestre 2020 – de 7,5 milliards d’euros – le groupe Renault laissait craindre le pire pour l’ensemble de l’année. Mais comme tous les groupes automobiles, Renault a rebondi à partir de la deuxième moitié de l’année. Le groupe a redressé la barre atteignant une marge opérationnelle de 3,5% au deuxième semestre. «Nous avons recueilli les fruits de toutes les mesures mises en place et qui vont s’amplifier», a déclaré vendredi Luca de Meo, le directeur général du groupe, arrivé l’été dernier alors que le Losange, déjà fragilisé, était touché de plein fouet par la crise du Covid. À la Bourse de Paris, l’action Renault perdait toutefois 4%, à 38,20 euros, un peu après 10 heures.

Car malgré l’embellie du deuxième semestre, l’effondrement des ventes du premier semestre et les pertes historiques laissent des traces.

Le chiffre d’affaires du groupe est en repli de 21,7 % à 43,5 milliards d’euros sur l’année alors qu’au second semestre, il a reculé de 8,9 %. Les pertes d’exploitation atteignent près de deux milliards d’euros sur l’ensemble de l’année. Elles comprennent une hausse de près d’un milliard d’euros des charges liées au «redressement de la compétitivité», c’est-à-dire les coûts de restructuration et les dépréciations d’actifs.

Renault affiche une perte nette de 8,046 milliards d’euros (660 millions d’euros au second semestre) contre un résultat net de 19 millions d’euros en 2019. Actionnaire à 43% de Nissan, Renault prend aussi en compte les pertes de son allié l’an passé. Elles pèsent près de quatre milliards d’euros sur ses comptes de 2020.

Un plan de réduction des coûts

Renault a mis en place son plan de baisse des coûts de 2,5 milliards d’euros sur trois ans, annoncé avant même la crise du Covid. «Dès 2020, nous avons pu réduire les coûts de 1,5 milliard d’euros. Nous allons deux fois plus vite que ce qui était prévu, se félicite Luca de Meo. Le deuxième semestre montre notre capacité à obtenir des résultats. Nous avons encore beaucoup à faire.» La directrice générale adjointe du groupe, Clotilde Delbos, a souligné que les réductions de coûts ne se faisaient toutefois «pas au détriment de l’avenir» et des produits que le groupe lancera ces prochaines années.

«Renault est bien positionné mais 2021 sera encore une année difficile, reconnait le dirigeant du groupe qui ne donne pas d’objectif pour l’année 2021, estimant que les incertitudes sont encore trop nombreuses. De nombreux pays d’Europe sont encore en confinement ou en couvre-feu.» Le groupe au Losange se plie à la discipline financière et cherche à tenir son rang aux côtés ses alliés Mitsubishi et Nissan.

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