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Rennes : Pour continuer à grandir, cette société secrète a réduit ses locaux de moitié

INNOVATION La société Euro-Shelter était au bord du gouffre il y a dix ans. Rachetée par le groupe Toutenkamion, elle possède un carnet de commandes bien établi pour ses unités mobiles prisées des militaires

  • A Rennes, la société Euro-Shelter vient de boucler son déménagement sur le site de la Janais où travaille PSA pour investir des locaux plus récents.
  • Rachetée par le groupe Toutenkamion, l’entreprise est spécialisée dans la conception d’unités mobiles qui servent souvent de postes avancés aux armées.
  • L’entreprise souhaite développer son offre à destination des civils notamment pour rapprocher les services publics de la population.

C’est un nom que les Rennais connaissent bien, sans pour autant savoir ce qu’il cache. Installé depuis plus de cent ans dans le quartier de la Courrouze, l’entreprise Euro-Shelter a quitté son arsenal historique pour rejoindre la Janais en novembre. Achevé en mars, le déménagement sur les terres de l’usine Stellantis (ex PSA) peut surprendre. Rachetée par le groupe Toutenkamion, la société Euro-Shelter a dépensé environ trois millions d’euros pour investir des locaux deux fois plus petits ! « Nous nous installons dans un bâtiment qui date des années 1960. Mais il sera toujours plus neuf que celui que nous avions à la Courrouze. Là-bas, on chauffait l’extérieur ! En venant ici, on espère économiser énormément, notamment sur les factures de chauffage », justifie Benoît Le Lay.

Lorsqu’il est arrivé dans la société il y a près de dix ans, le directeur du site se demandait, comme l’ensemble des salariés, si Euro-Shelter allait perdurer. Après avoir longtemps fabriqué des munitions, l’héritière de l’arsenal et de GIAT Industries semblait promise à une mort lente. Elle a finalement refait surface grâce à sa spécialisation dans la conception d’unités mobiles très recherchées par les armées.

Ces grandes boîtes en aluminium entièrement aménagées que l’on nous a interdit de photographier (secret défense oblige) servent souvent de postes avancés pour les militaires, qui y installent des bureaux, des radars ou des unités médicales. « Nous travaillons en ce moment sur un poste de commandement pour Thalès. C’est une unité qui accueillera potentiellement des systèmes de déclenchement de missiles. Il ne faut donc surtout pas que des ondes puissent y entrer ou en sortir. C’est notre défi », poursuit le directeur de l’usine.

« On est presque déjà à l’étroit »

Pour parvenir à le relever, l’entreprise a investi plus d’un million d’euros dans une fosse d’assemblage équipée d’un robot de soudure très performant. Un outil qu’il lui était impossible d’installer à la Courrouze et qui bridait son activité. « On était limités à une hauteur de plafond de quatre mètres, c’était trop contraignant », rappelle Julien Mercier, le responsable de l’atelier peinture. Dans ces murs, Citroën a longtemps travaillé sur des prototypes. Euro-Shelter compte bien en faire de même. Portée par la demande croissante des militaires, l’entreprise a vu son carnet de commandes se remplir jusqu’en 2025. « On est presque déjà à l’étroit tellement on a vu l’activité se développer fortement pendant le déménagement. On ne s’y attendait pas », poursuit le responsable d’atelier.

Les armées fonctionnant souvent par cycle de cinq ou dix ans pour leurs investissements, l’entreprise a aussi développé une offre à destination des civils. Transportées sur le dos de camions, les unités mobiles ont rapidement séduit les collectivités, qui y ont vu l’opportunité de rapprocher les services publics de la population. Des postes médicaux, des locaux administratifs ou encore des abris dédiés à l’événementiel qu’il est facile de transporter. « Quand on a repris Euro-Shelter, nous avions déjà l’idée de développer cette offre à Rennes. Elle s’est rapidement développée pendant la crise du Covid-19. Malheureusement, elle s’est un peu arrêté à cause des problèmes d’approvisionnement », concède Stéphane Girerd, le patron de Toutenkamion.

A Rennes, 39 personnes travaillent au quotidien pour concevoir ces mobile-homes hautement sécurisés et entièrement démontables. Un effectif qui devrait rapidement grossir pour faire face à un carnet de commandes bien garni. A condition que les semi-conducteurs et faisceaux utilisés en nombre pour l’électronique des « shelters » répondent présents.

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