Dans un contexte de forte inflation et de tensions sociales, le président indonésien Joko Widodo a engagé un embargo sur les exportations d’oléagineux, le 27 avril dernier. Il a considéré que l’approvisionnement de sa population était désormais « la plus haute priorité ».
Or, l’Indonésie est le premier exportateur mondial d’huile de palme. Conséquence : les prix de différentes huiles, mais particulièrement de l’huile de palme, ont explosé.
L’Indonésie, plus gros exportateur mondial d’huile de palme
En Europe, 47 % de l’huile de palme importée vient de ce pays, en Chine 40 % et en Inde 33 %. Certaines entreprises, à l’instar de Ferrero qui produit le célèbre Nutella, pourraient aussi subir les conséquences de cet embargo. Mais l’impact devrait être limité car seulement 20 % de l’huile de palme de Ferrero vient d’Indonésie contre 80 % de Malaisie.
« La stratégie du gouvernement indonésien a été de détendre le marché des prix localement, donc il n’y a pas de matière à ce que cela perdure, a expliqué au Figaro Arthur Portier, consultant chez Agritel, cabinet de conseil spécialisé dans l’analyse des marchés des matières premières dans le secteur agricole. Une simple suspension des exportations sur le mois de mai permettrait à l’Indonésie de retrouver deux millions de tonnes dans les stocks. Cela provoque juste un petit trou à court terme ».
Ce spécialiste évoque donc plutôt un « problème logistique temporaire » qui devrait être résolu dans les deux ou trois prochaines semaines. Les amateurs de Nutella peuvent souffler.