Accueil Économie Strasbourg voit s’envoler un legs de 5 millions d’euros pour ses musées

Strasbourg voit s’envoler un legs de 5 millions d’euros pour ses musées

OUILLE Les deux jours de fermeture supplémentaires des musées strasbourgeois ont été la goutte d’eau de trop pour une généreuse donatrice qui a renoncé à léguer ses biens immobiliers estimés à cinq millions d’euros

Décidément, la décision de fermer les musées strasbourgeois deux jours par semaine n’en finit pas de faire des vagues. Une généreuse donatrice a en effet renoncé à léguer ses biens immobiliers estimés à cinq millions d’euros aux musées de Strasbourg, après avoir jugé mauvaises les conditions de conservation des œuvres et en réaction à cette annonce de fermeture des musées de la ville. « Ma décision est irrévocable », a affirmé jeudi à l’AFP Marie-Claire Ballabio, depuis Biarritz où elle passe sa retraite.

Après avoir fait une première donation de collections de peintures et de dessins anciens aux musées de Strasbourg en 2019, estimée à cinq millions d’euros, l’amatrice d’art, âgée de 79 ans, a fait biffer de son testament lundi la capitale alsacienne, comme l’a révélé la Tribune de l’Art. La septuagénaire, qui a fait carrière dans les assurances, comptait céder sa demeure au bord de l’Atlantique et des terrains à Rambouillet aux musées de Strasbourg, avant de se raviser, s’estimant « trompée » par les conditions de conservation de son premier legs au sein du palais Rohan, qui abrite le Musée des beaux-arts de Strasbourg.

« La ville était légataire universelle »

« Ils n’ont pas l’installation technique pour conserver la température constante de 19 degrés », estime Marie-Claire Ballabio, alertée par des proches début août en visite au musée au plus fort de la canicule. « Les œuvres ne craignent pas en soi la forte chaleur, elles craignent les variations brusques, thermiques, ou d’humidité relative », a expliqué Paul Lang, directeur des musées de la ville de Strasbourg.

Le directeur rappelle que les œuvres léguées par Marie-Claire Ballabio, allant de la Renaissance au XIXe siècle, « étaient auparavant conservées dans une villa en bord de mer, avec un fort taux d’humidité » qui n’était pas idéal. « On les a restaurées, et depuis qu’elles sont chez nous elles sont absolument stables », a-t-il ajouté, regrettant la décision de la donatrice. « La ville était légataire universelle et on aurait créé un fonds de dotation au décès, qui aurait pu servir à acheter des œuvres », a-t-il encore expliqué à propos de l’héritage envolé.

Marie-Claire Ballabio affirme avoir pris sa décision avant l’annonce début septembre de la fermeture des huit musées de la ville deux jours par semaine et entre 13 heures et 14 heures, pour faire des économies de personnel. « Je n’accepte pas cela. J’ai fait une donation pour que les œuvres soient vues et non pas pour qu’elles soient prises en otage et séquestrées », a-t-elle néanmoins réagi avant de refuser de donner le nom du musée à qui ira finalement son héritage.

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